Fracture

Les lésions traumatiques de la colonne vertébrale cervicale sont des causes communes de décès et de handicap. Elles varient en gravité de :

  • simples lésions des parties molles
  • à la paralysie ou au décès
  • avec ou sans fractures ou luxations graves

Les lésions traumatiques de la colonne vertébrale cervicale ne sont souvent reconnues qu'en salle d'urgence. Elles doivent faire l'objet d'un bilan soigneux et être prises en charge de manière à en minimiser les séquelles (pas de minerve routinière).

Un diagnostic sans retard, une contention vraie plutôt qu'une "immobilisation", la préservation ou la restauration de la fonction de la moelle épinière et des racines, et la stabilisation définitive de la lésion sont les clés de la réussite de la prise en charge de telles lésions.

Les fractures et « instabilité » du rachis cervical supérieur (zone du cou) présentent des caractéristiques un peu différentes des fractures et luxations du rachis cervical de C3 à C7.

Les objectifs du traitement sont :

  • préserver la vie
  • préserver ou restaurer la fonction neurologique
  • assurer la stabilisation de la colonne cervicale
  • permettre une reprise des activités optimale

De tels objectifs sont raisonnables si des soins adéquats sont assurés.

Soins initiaux

  • Immobiliser le patient et surtout contenir la lésion : pas d’hyper flexion, pas de rotation, pas de traction axiale excessive.
  • La minerve plastique préfabriquée routinière expose à une fausse route en cas de vomissement souvent précoce (trauma cérébral très souvent présent).
  • Si la mise en traction n’est pas indiquée, dangereuse dans certaines lésions, un maintien manuel en traction axiale douce sur la tête de la colonne cervicale sans rotation et sans flexion dans la colonne est rarement contre-indiqué et à plusieurs mains permet parfois de maintenir sans risque (pas de rotation, pas de flexion) le sujet en décubitus latéral position dite de sécurité (vomissement, non intubé).

Examen physique

  • Recherche des points douloureux
  • Palpation de tout le corps

Examen neurologique

  • Recherche de :
    • déficit moteur des membres et du tronc ;
    • déficit sensitif ;
    • troubles du tonus à type plutôt d’hypotonie que syndrome pyramidal ;
    • troubles périnéaux : incontinence urinaire, tonus anal, réflexes périnéaux ;
    • présence de troubles neurologiques.

Fractures et instabilité du rachis cervical supérieur

  • Fracture de l’odontoïde : non déplacées, sont difficiles à voir, mais il est important de ne pas manquer le diagnostic. Le risque est moins le déplacement soudain et incontrôlable, qu’un risque de pseudarthrose qui, elle, pourra être instable et se déplacer à l’occasion d’un nouveau traumatisme, avec des conséquences graves. Déplacées (> 4 mm), très instables, nécessitent une prise en charge spécialisée, avec des indications opératoires assez larges. Les fractures déplacées sont en général bien visibles sur les radiographies, mais il faut une lecture soigneuse du profil et de la face “ bouche ouverte ”, sur un cliché de bonne qualité exempt de superpositions dentaires ou de l’occiput.

 

Fractures et luxations du rachis cervical de C3 à C7

 
Elles peuvent être uni ou bilatérales. Les luxations unilatérales peuvent être difficilement visibles sur les clichés initiaux (antélisthésis modéré, image en “ bonnet d’âne ”) et s’accompagnent plutôt de troubles radiculaires. Les luxations bilatérales sont plus facilement diagnostiquées (antélisthésis bien visible sur le profil), et s’accompagne plus fréquemment de troubles médullaire.

 

La rééducation

  • Pendant l'hospitalisation, il s'agit surtout de conseils, comment se lever, s'asseoir, se pencher… Le port de charge est interdit, tout comme la voiture
  • A la sortie de l’hospitalisation, il n'y a pas de rééducation
  • A la visite de contrôle, le chirurgien décidera si elle est nécessaire. Il s'agit alors de lutter contre les tensions musculaires souvent présentes grâce à la physiothérapie et également de renforcer doucement les muscles cervicaux et dorsaux qui peuvent être atrophier suite au port du collier cervical